Cheikh Bouslimani, un martyr oublié

Vers un unique cheikh président
En véritable autocrate, au sein de son mouvement, il ne laisse aucune chance à sa chouracratie (néologisme de nahnah, choura qui veut dire consultation) bien aimée. Toutes les voix discordantes dans son mouvement seront petit à petit éliminés. Sa plus grande consécration, fut accomplie à la mort de son frère de route, cheikh Mohamed bouslimani. De son vivant, nahnah ne pouvait bouger ou plutôt faire bouger le parti à sa guise. Il s’est bien vengé depuis, comme chadli qui a tous fait pour effacer boumédiène, nahnah a fait de même avec bouslimani. Ce dernie
r qui était un membre fondateur important du parti, n’existe pratiquement plus ni dans ses annales ni dans ses spicilèges. Quand le Hms parles de son histoire, bouslimani n’est cité que timidement et nahnah que pompeusement.
L’année 1992 sera déterminante pour nahnah, l’état algérien était complètement rabougris. L’annulation du second tour des législatives qui aurait signé la consécration du FIS, a mis le pays à feu et à sang. La junte militaire au pouvoir avait l’âpre objectif de récupération de la légitimité perdue. Un des gros problèmes pour les généraux , était leur paraître . Pour l’armée, il fallait absolument se révéler comme le véritable rempart contre l’intégrisme et le fis.
En combattant le fis à sa base (prise en charge des associations religieuses et des mosquées), les services ne voulait a aucun prix apparaître comme les impies qui combattent la religion du peuple. D’ou la nécessité d’avoir un parti islamiste cool et gentil. Les services (faudrais entendre par ce terme, services secrets) travaillaient au jour le jour, la solution qui s’avérait à ce moment là, la plus rentable et surtout la plus rapide, c’était de prendre en charge nahnah. Toufik avait donné comme instruction de « canichiser » le parti de nahnah.
 Dans l’objectif de devenir peut être un jour président de la république, nahnah ne demandait que ça, être le servile séide de Toufik. Il ne se fit pas trop prier. Déjà par son approche « participationniste » le parti MSP, se démarqua clairement et nettement de la ligne islamiste dure, tel que celle tenue par le FIS. Pendant les événements de 1992, la base militante du Hms espérait que le p
arti allait au moins dans ses déclarations condamner les exactions multiples du pouvoir en place ou au pire des cas se tenir à l’écart des deux protagonistes. Elle fût néanmoins étonnée par les franches positions en faveur de la junte dirigeante prise par nahnah, les déclarations pro-pouvoir succédaient aux déclamations justificatrices de la politique de l’épuration du FIS, cette situation engendra des tensions vives et insoutenables au seins du parti, jusqu’as aboutir à la fameuse scission des chefs.
La scission des cheikhs
En 1992, même si Bouslimani n’était pas tendre avec le FIS et ses option militaristes, il n’était pas pour autant un pro-pouvoir comme l’était son co-équipier mahfoudh. Les divergences entre les deux hommes étaient telle qu’ils décidèrent de se partager les taches, nahnah s’occuperait du parti Hamas nouvellement crée et bouslimani de l’association mère « El islah Wa El Irchad » crée en 1989 au lendemain de la naissance du parti FIS.
Cet accord secret entre les deux hommes ne tint pas longtemps, bouslimani s’est senti piégé, tous les forces vives du pays ne s’intéressaient qu’au politique, il en fut de même pour les militants et les observateurs extérieurs. Le travail au sein de l’association caritative, s’avérait être un véritable cul de sac. Le cap nahnah était pris et bien entamé, il s’est médiatisé et on ne parle que de l’islamiste en alpaga. Bouslimani se sentant acculé a ne devenir qu’un cheikh n’ayant plus le droit de s’immiscer dans la politique, se soulève et s’impose de nouveau. S’aidant de la grogne que soulève la politique de chitta assidue de nahnah envers le pouvoir, il s’oppose et pèse de tous son poids pour calmer les ardeurs laudatrice de son pair. La bataille s’annonce tambour battant, dans les états major du parti, la machine se retourne contre nahnah, tous le monde approuve la sagesse du cheikh bouslimani contres les ardeurs intempestives du politicard nahnah. La contestation évolue à un tel niveau, que le parti est pratiquement scindé en deux, ce qui risque de casser le mouvement et d’affaiblir énormément le jeune parti de nahnah.
La main providentiel et le mektoub à l’algerienne
Par le plus grand des hasard, c'est a ce moment le plus critique, que le GIA dirigé par le sinistre Djaafar el Afghani intervient et kidnappe bouslimani, en l’espace de quelque semaines, le dossier est clos. Bouslimani n’est plus, Nahnah est consacré chef suprême du parti sans aucune équivoque. Par son bras gauche, le GIA, la DRS a encore sévit et a réussi à imposé une nouvelle direction conciliante au parti Hamas. D’ailleurs l’opération ne s’est pas arrêté à bouslimani, elle a englobé les têtes qui s’opposaient à la ligne nahnah, ainsi lahcen bensaadallah, le second de bouslimani a été éliminé peu de temps après à son domicile.
 
Une part de doute est-elle vraiment un méfait ?? La folie de « Abdelhamid medawed »
Les proches collaborateurs de nahnah étaient très mal à l’aise, suite à la mort du cheikh bouslimani, surtout ceux qui ont suivi les négociations des ravisseurs avec nahnah. Parmi eux le second de nahnah, Abdelhamdi Medawed (qui était un militant de la première heure pas totalement acquis au cheikh et qui avait toujours du penchant pour bouslimani), péta les plombs suite à l’affaire et fini ses journées en hospitalisation psychiatrique intense et en cure de repos en Italie. Il accusa nahnah d’être de mèche avec les services secrets algériens dans l’assassinat de bouslimani.
Un des détails troublant de l’affaire, c’est que juste après la prise en otage de bouslimani, les ravisseurs entamèrent des négociations téléphoniques en direct avec nahnah. Pendant un de leur appel (le troisième) nahnah feignant ne pas prendre les ravisseurs au sérieux en ne croyant pas qu’ils allaient exécuter leurs menaces s’il ne dictait pas une fatwa en leur faveur, leur parla âprement et leurs raccrocha au nez. Abdelhamid Medawed s’opposa farouchement à ce comportement irresponsable du cheikh, et promit que si les ravisseurs exécutaient leur menace de liquidation de leur otage, il porterait cette affaire au conseil prochain (le majliss echoura, conseil de tous les représentants régionaux du parti) qui sans nul doute évincerait nahnah pour de bon du parti.
Effectivement, medawed, avait raison, les ravisseurs ne reprirent pas contact et il égorgèrent sauvagement bouslimani. Un autre détail qui accentua la distance entre nahnah et son second Abdelhamid Medawed, réside dans le fait que nahanah a décalé de trois jours l’annonce de la mort de bouslimani, pour ne pas compromettre sa participation à la conférence de l’entente national qui vit la nomination de Zeroual comme chef de l’état pendant la période dite de transition. Poussé par un machiavélisme inouïe nahnah attendit la fin de la conférence, pour qu’il autorise le parti a faire officiellement l’annonce, pourtant, il était parti avec ses collaborateurs à la morgue reconnaître le corps de son compagnon. Comment as t il pu continuer à assister aux travaux de la conférence après avoir vu le corps de son compagnon de route???
 
Un Conseil houleux
Mais est ce que Medawed porta l’affaire au conseil ? que s’est il vraiment passée ? En tous cas, « on » lui fit bien comprendre que s’il continuait sur cette voie, il allait non seulement perdre sa vie, mais même ses plus proches serait touché. Son fils, un handicapé mental, a été kidnappé et roué de coups, avant que ses ravisseurs ne le relâche en pleine autoroute, cet affaire à été maquillé par les caciques du parti en accident de voiture. Medawed a saisi la menace (elle venait probablement des services), très affecté par l’assassinat de bouslimani et de ce qui arriva à son fils, il avait mué en une larve humaine et il sombra dans la dépression. Pendant le conseil attendu, il pris quand même son courage à deux mains et accusa devant tous les membres nahnah de son implication probable dans l’assassinat de Bouslimani. les pro-nahnah l’évincèrent ipso facto et manu militari de la réunion et depuis du parti en le déclarant atteint d’une forte dépression et pour certain d’une démence passagère. Le laudateur de nahnah Hadj Aziyez usa de ses stratagèmes d’exorcistes pour attester devant toute l’assistance, qu’après l’avoir ausculté en aparté, medawed était effectivement habité par des djinns (démons sataniques). Le parti l’envoya en convalescence en Italie, le temps que l’affaire soit oubliée. Elle est effectivement oubliée. Depuis nahnah règne en véritable gourou sur le parti. Il restait cependant des opposants à évincer des structures du parti.